
- LES SAINTS DU
PROCHE ORIENT
Polycarpe
(70-157)
Anicet
(90-167)
Justin de
Naplouse
(103-165)
Pamphile
(250-307)
Frumence
(315-380)
Thaïs
(375-405)
Zosime
(470-557)
Jean
de
Damas
(675-749)
|
- Saint Jean de Damas
a vécu à une époque
où la majeure partie de la
population du proche-orient était
encore chrétienne, elle ne faisait
que changer d'armée d'occupation:
après l'armée perse et
byzantine, elle passait sous la domination
de l'armée musulmane. Dans son
livre sur les hérésies,
Saint Jean inclut l'Islam comme une
nouvelle hérésie et la
décrit ainsi:
-
- L'hérésie
100: l'Islam
Il y a aussi la religion des
Ismaélites qui domine encore de nos
jours, égare les peuples, et
annonce la venue de l'antéchrist.
Elle tire son origine d'Ismaël, le
fils d'Abraham et d'Agar. Pour cette
raison on les nomme Agarènes et
Ismaélites; on les appelle aussi
Sarrasins, ce qui signifie
dépouillés par Sara. Agar
répondit, en effet, à l'ange
: «Sara m'a renvoyée
dépouillée ». Ils
étaient donc idolâtres et
adoraient l'Étoile du Matin et
Aphrodite, qu'ils ont appelée
précisément Chabar dans leur
langue, ce qui veut dire
grande.
-
- Donc, jusqu'à
l'époque d'Héraclius, ils
ont ouvertement pratiqué
l'idolâtrie. A partir de cette
époque et jusqu'à nos jours,
un faux prophète, du nom de Mahomet
s'est levé parmi eux, qui,
après avoir pris connaissance, par
hasard, de l'Ancien et du Nouveau
Testament, et, de même,
fréquenté vraisemblablement
un moine arien, fonda sa propre
hérésie. Après
s'être concilié la faveur du
peuple en simulant la piété,
il insinue qu'une Écriture venue du
ciel lui a été
révélée par Dieu.
Ayant rédigé dans son livre
quelques doctrines risibles, il leur
transmet cette façon d'adorer
Dieu.
-
- Il dit qu'il y a un seul Dieu,
créateur de toutes choses, qu'il
n'a pas été engendré
et qu'il n'a pas engendré. Selon
ses dires, le Christ est le Verbe de Dieu
et son Esprit, mais il est
créé et il est un serviteur.
Il est né sans semence de Marie, la
sur de Moïse et d'Aaron. En
effet, dit-il, le Verbe et l'Esprit de
Dieu sont entrés en Marie et ont
engendré Jésus, qui fut un
prophète et un serviteur de Dieu.
Et, selon lui, les juifs, au mépris
de la Loi, voulurent le mettre en croix,
et, après s'être
emparés de lui, ils n'ont
crucifié que son ombre. Le Christ
lui-même, dit-il, ne subit ni la
croix ni la mort. En effet, Dieu l'a pris
près de lui dans le ciel, parce
qu'il l'aimait. Et il dit
également, qu'une fois le Christ
monté aux cieux, Dieu l'a
interrogé en disant: «
Jésus! as-tu dit : Je suis le fils
de Dieu et Dieu? » Jésus,
d'après lui, a répondu :
«Sois miséricordieux envers
moi, Seigneur! Tu sais que je n'ai pas dit
cela et que je ne dédaigne pas
d'être ton serviteur. Mais les
hommes mauvais ont écrit que
j'avais fait cette déclaration ;
ils ont menti à mon égard,
et ils sont dans l'erreur». Dieu,
dit-il, lui a répondu : «Je
sais que tu n'as pas fait cette
déclaration».
-
- Beaucoup d'autres absurdités
dignes de rire sont rapportées dans
cet Écrit, et il se vante qu il est
descendu sur lui venant de Dieu. Mais nous
disons : Qui témoigne que Dieu lui
a donné une Écriture, ou
qui, parmi les prophètes, a
annoncé qu'un tel prophète
devait venir? Nous les mettons dans
l'embarras quand nous leur disons :
Moïse avait reçu la Loi sur le
Sinaï, à la vue de tout le
peuple, quand Dieu apparut dans la
nuée, le feu, les
ténèbres et la tempête
; et tous les prophètes, depuis
oïse, ont tour à tour
annoncé que le Christ viendra, que
le Christ est Dieu et que le fils de Dieu
arrivera en prenant chair, sera
crucifié, qu'il mourra et
ressuscitera, et que c'est lui qui jugera
les vivants et les morts. Et quand nous
disons: Pourquoi votre prophète
n'est-il pas venu de la même
façon, avec d'autres pour lui
porter témoignage, et pourquoi
Dieu, qui a donné la Loi à
Moïse aux yeux de tout le peuple, sur
une montagne fumante, ne lui a-t-Il pas
transmis de même l'Ecriture dont
vous parlez, en votre présence,
pour asseoir votre certitude? Ils
répondent que Dieu fait ce qu'il
veut. Cela, disons-nous, nous le savons
bien nous aussi, mais nous demandons
comment l'Écriture a
été
révélée à
votre prophète. Ils
répondent que c'est pendant son
sommeil que l'Écriture est
descendue sur lui. Pour nous moquer d'eux
nous disons : Puisqu'il a reçu
l'Écriture pendant son sommeil,
sans se rendre compte de cette
activité, l'adage populaire lui
convient parfaitement.
-
- Nous leur demandons à
nouveau : Puisque lui-même vous a
ordonné, dans votre
Écriture, de ne rien faire ou de ne
rien recevoir sans témoins,
pourquoi ne lui avez-vous pas
demandé : toi le premier, prouve
à l'aide de témoins que tu
es prophète et que tu es
envoyé de Dieu; et quelle
Écriture témoigne en ta
faveur. Honteux, ils gardent le silence.
Avec raison nous leur disons : puisqu'il
ne vous est pas permis d'épouser
une femme, ni d'acheter ni
d'acquérir sans témoins, et
que vous n'admettez pas de posséder
ne fût-ce que des ânes ou du
bétail, sans un témoin, vous
ne prenez donc femmes, biens, ânes
et le reste que devant témoins;
seules donc la foi et l'Écriture
vous les acceptez sans un témoin!
Car celui qui vous a transmis cette
Écriture ne possède de
garantie d'aucun côté, et on
ne connaît personne qui ait
témoigné en sa faveur par
avance. Bien plus, il l'a reçue
pendant son sommeil!
-
- Ils nous appellent associateurs
parce que, disent-ils, nous introduisons
à côté de Dieu un
associé lorsque nous disons que le
Christ est fils de Dieu et Dieu. Nous leur
disons : c'est ce que les prophètes
et l'Écriture nous ont transmis.
Vous aussi, ainsi que vous l'affirmez,
vous acceptez les prophètes. Et si
nous disons à tort que le Christ
est fils de Dieu, ce sont eux qui nous
l'ont enseigné et qui nous l'ont
transmis. Certains d'entre eux disent que
nous avons ajouté cela aux
prophètes, en les
interprétant de façon
allégorique, et d'autres que les
Hébreux, par haine, nous ont
égarés en attribuant ces
textes aux prophètes, pour nous
perdre.
-
- Ils nous accusent aussi
d'idolâtrie Parce que nous nous
prosternons devant la croix qu'ils ont en
horreur. Nous leur disons alors : Pourquoi
donc vous frottez-vous à cette
pierre dans votre Kaba et aimez-vous la
pierre au point de l'embrasser? Certains
d'entre eux disent que c'est sur elle
qu'Abraham s'est uni à Agar,
d'autres qu'il y a attaché la
chamelle au moment de sacrifier Isaac.
Nous leur répondons : il y avait
là, selon l'Écriture, une
montagne buissonneuse et des arbres ;
Abraham en coupa pour l'holocauste et en
chargea Isaac, et il laissa les ânes
en arrière avec les serviteurs.
Pourquoi alors ces stupidités ? A
cet endroit, en effet, il n'y a pas de
bois provenant d'une forêt, et les
ânes n'y passent pas. Ils
éprouvent alors de la honte ; ils
disent cependant que c'est la pierre
d'Abraham. Ensuite nous disons : Qu'elle
soit d'Abraham, comme vous l'affirmez
stupidement ! Vous n'avez pas honte de
l'embrasser uniquement parce qu'Abraham
s'est uni sur elle à une femme, ou
parce qu'il y a attaché la
chamelle, mais vous nous blâmez
parce que nous nous prosternons devant la
croix du Christ qui a ruiné la
puissance des démons et les
séductions du diable! On raconte
d'ailleurs que cette pierre est la
tête d'Aphrodite, devant laquelle
ils se prosternaient et qu'ils appelaient
Chabar. Et de nos jours encore, la trace
d'une effigie apparaît à ceux
qui observent minutieusement.
-
- Ce Mahomet, comme il a
été dit, a composé de
nombreux écrits stupides et
donné un titre à chacun
d'eux. Ainsi l'écrit (sourate) de
La Femme, où il est prescrit
clairement à chacun de prendre
quatre femmes et mille concubines, si
c'est possible, autant que sa main en
retient soumises en dehors des quatre
femmes ; et il peut répudier une,
s'il le veut, et en prendre une autre. Il
a établi cette loi pour la raison
suivante : Mahomet avait un compagnon
appelé Zayd. Cet homme avait une
belle femme dont Mahomet s'éprit.
Alors qu'ils étaient assis
ensemble, Mahomet dit : Ami, Dieu m'a
donné l'ordre de prendre ta femme.
Zayd répondit : Tu es un
envoyé, fais comme Dieu t'a dit,
prends ma femme. Ou plus exactement, pour
prendre le récit par le
commencement, il lui dit : Dieu m'a
donné l'ordre que tu
répudies ta femme. Celui-ci la
répudia. Quelques jours plus tard
il dit : Dieu m'a donné l'ordre de
la prendre moi-même. Après
l'avoir prise et commis l'adultère
avec elle, il promulgua cette loi : Que
celui qui le désire
répudie sa femme. Mais si,
après l'avoir
répudiée, il revient vers
elle, qu'un autre l'épouse. Il
n'est pas permis, en effet, de la prendre
si elle n'a pas été
épousée par un autre. Et si
c'est un frère qui répudie,
que son frère l'épouse s'il
le désire. Dans le même
écrit il donne des recommandations
de ce genre : « Laboure la terre que
Dieu t'a donnée, et mets-y tout ton
soin; fais cela, et de telle façon
» pour ne pas dire comme lui des
obscénités.
-
- Il y a encore l'écrit
(sourate) de la Chamelle de Dieu. A son
sujet il dit qu'une chamelle avait
été envoyée par Dieu,
qu'elle buvait le fleuve entier et ne
pouvait plus passer entre deux montagnes,
faute d'espace suffisant. Il y avait,
dit-il, un peuple à cet endroit :
un jour c'est lui qui buvait l'eau, et
ensuite, c'était la chamelle. Quand
elle buvait l'eau, elle les nourrissait en
leur donnant du lait à la place de
l'eau. Mais ces hommes qui, dit-il,
étaient méchants, se
levèrent et tuèrent la
chamelle. Or elle avait eu une petite
chamelle qui, selon lui, cria vers Dieu
après la mort de sa mère, et
II la prit auprès de lui. Nous leur
disons : D'où venait cette
chamelle? De Dieu, disent-ils. Et nous
disons : Un autre chameau s'est-il
accouplé avec elle? Ils disent que
non. Alors, disons-nous, comment a-t-elle
eu un petit? Nous voyons, en effet, que
votre chamelle n'avait ni père, ni
mère, ni ascendance, et
qu'après avoir eu une petite il lui
est arrivé malheur. Mais le
mâle n'apparaît pas, et la
petite chamelle a été
élevée (auprès de
Dieu). Alors pourquoi votre
prophète à qui Dieu a
parlé, ainsi que vous le dites,
n'a-t-il pas appris, au sujet de cette
chamelle, où elle paît et
quels sont ceux qui la traient pour boire
le lait ? Peut-être qu'ayant elle
aussi rencontré un jour des
méchants, comme sa mère,
a-t-elle été tuée, ou
vous a-t-elle
précédés dans le
paradis, et c'est d'elle que provient
votre fleuve de lait au sujet duquel vous
dites des sottises? Vous dites, en effet,
que trois fleuves coulent dans votre
paradis : un d'eau, un de vin, et un de
lait. Si la chamelle qui vous a
précédés est hors du
paradis, elle est évidemment
desséchée de faim et de
soif, ou d'autres profitent de son lait,
et c'est en vain que votre prophète
s'enorgueillit d'avoir été
en relation avec Dieu, puisque le
mystère de la chamelle ne lui a pas
été dévoilé.
Mais si elle est dans le paradis, elle
boit l'eau à nouveau, et vous vous
desséchez de soif au milieu des
délices du paradis. Et si vous
désirez du vin du fleuve qui passe
à proximité, le buvant pur
par manque d'eau - puisque la chamelle
aura tout bu -, vous êtes
enflammés, l'ivresse vous fait
divaguer et vous endort. La tête
alourdie par le sommeil et
complètement ivres de vin, vous
oubliez les agréments du paradis.
Comment donc votre prophète
n'a-t-il pas pensé à ces
éventualités, pour qu'elles
ne vous arrivent pas dans le paradis de
délices, et comment ne s'est-il pas
préoccupé de la chamelle, de
savoir où elle vit maintenant? Mais
vous ne l'avez même pas
interrogé quand, en état de
rêve, il vous a renseignés en
détail sur les trois fleuves. Quant
à vous, nous vous annonçons
clairement que votre chamelle prodigieuse
vous a précédés dans
les âmes des ânes, où
vous êtes sur le point de
pénétrer à votre
tour, comme des bêtes. Là
sont les ténèbres
extérieures, la peine
éternelle, le feu brulant, le ver
qui ne dort point, et les démons de
l'enfer.
-
Mahomet dit encore la sourate de La
Table, Il dit que le Christ avait
demandé à Dieu une table et
qu'elle lui fut donnée. Selon lui,
en effet, Dieu lui répondit : Je
t'ai donné, ainsi qu'aux tiens, une
table incorruptible.
-
Il dit encore l'écrit
(sourate) de La Vache et d'autres paroles
risibles, que je crois devoir passer sous
silence, à cause de leur nombre. Il
leur a prescrit, ainsi qu'à leurs
femmes, de se faire circoncire. Il a
ordonné de ne pas observer le
sabbat et de ne pas se faire baptiser,
concédant de manger certaines
nourritures interdites par la Loi, mais de
s'abstenir des autres. Il a aussi interdit
absolument de boire du vin.
-
Saint Jean de
Damas
-
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