Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent: afin que vous soyez les enfants de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et descendre la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez- vous? (Luc 6 : 27-36)
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Ghassan Tuéni: appele les Libanais à « enterrer la haine et la vengeance »

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"Vous êtes le sel de la terre... Vous êtes la lumière du monde" (Mt 5, 13-14) . Par sa mort cruelle et injuste Gebrane Tuéni rejoint les premiers martyrs du christianisme dont le sang a fécondé l'humanité toute entière. Son combat était juste et sa simple parole comme celle du Christ, retera plus forte que toutes les armes que la haine et le mensonge utilisent pour semer la misère, l'injustice et le néant. Victime innocente, par sa mort, il a enfin vaincu le prince de ce monde.

C'est vrai que les Chrétiens d'Orient vivent aujourd'hui une bataille dont Dieu seul sait son importance pour l'humanité tout entière. Si l'Amérique fait la guerre en Iraq sachant très bien que ce n'est pas avec des fusils qu'on peut semer la parole du Christ, c'est un Gébrane qui par sa plume défend la justice et la vérité.
 
Il faut que les dictateurs sachent que malgré leur puissance provisoire, ils vont disparaître. Néron a disparut, Al Jazzar a disparut, Hitler a disparut avec son régime, Staline a disparut mais le Christ qu'ils ont crucifié reste vainqueur.
 
Nous, nous aimons même nos ennemis, nous ne souhaitons absolument pas leur mort, mais au contraire, les sauver. Nous disons à Bachar El Assad rappelez-vous comment vous avez reçu le Pape Jeau-Paul II, comment vous avez été à son égard plein de tendresse et d'admiration. Nous disons à Bachar El Assad qu'il ne doit pas avoir peur de rompre avec la politique du pire et du mensonge. Qui aurait un seul moment imaginer Walid Joumblatt déclarer à Isabelle DELLERBA - le jeudi 30 juin 2005 dans Libération : Quand mon père, Kamal Joumblatt, a été tué en 1977, il y a eu des crimes horribles. Dans certains villages, des druzes ont assassiné leurs voisins chrétiens parce qu'une rumeur s'était propagée disant qu'ils étaient responsables du meurtre de mon père. C'était faux. Mais il y a eu, je crois, environ 250 morts. Alors je ne veux pas que les mêmes choses se répètent. C'est pour ça que j'ai exigé, au cas où il m'arriverait quelque chose, que tout se passe dans le calme, la dignité. Cette déclaration qui n'est que bon sens et vérité, a donné à Walid Joumblatt le pardon des crimes qui ont été commis, volontairement ou non en son nom et surtout il s'est hissé comme le roi David dans le cœur des hommes et de l'Histoire. Un des psaumes les plus célèbres que les moines du monde entier récitent tous les jours depuis 2000 ans est le psaume 50 du roi David qui avait commis un crime horrible: il avait envoyé à la mort un innocent pour lui prendre sa femme. Le roi David réalise alors qu'il a commis un crime abominable et il demande à Dieu le pardon en ces termes:
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.
 
Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice,
être juge et montrer ta victoire.
Moi, je suis né dans la faute,
j'étais pécheur dès le sein de ma mère.
 
Mais tu veux au fond de moi la vérité ;
dans le secret tu m'apprends la sagesse.
Purifie-moi avec l'hysope, et je serais pur ;
lave-moi et je serais blanc, plus que la neige.
 
Fais que j'entende les chants et la fête :
ils danseront, les os que tu broyais.
Détourne ta face de mes fautes,
enlève tous mes péchés.
 
Créé en moi un coeur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
 
Rends-moi la joie d'être sauvé ;
que l'esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j'enseignerai tes chemins ;
vers toi reviendront les égarés.
 
Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur,
et ma langue acclamera ta justice.
Seigneur, ouvres mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.
 
Bachar el Assad a le choix soit, il sera un nouveau David et il sera l'homme par qui la paix arrivera, soit il sera un dictateur en plus et il s'en ira un jour, maudit à jamais par toutes les victimes de son injustice. Nous espérons, comme Ghassan Tuéni, le papa de Gébrane qui au lieu d'appeler à loi la du talion : Oeil pour Oeil et dent pour dent à appeler à " enterrer la haine et la vengeance ", que Bachar el Assad aura suffisamment de courage pour tout d'abord reconnaître les crimes qui ont été commis en son nom et mettre fin à la violence que certains exercent encore en son nom.
 
Tous les hommes quelle que soit leur religion rêvent d'amour et de paix, c'est par lacheté et égoïsme qu'ils choisissent la voie de la violence. C'est vrai que tous les hommes sont frères et qu'entre les Syriens et les Libanais il y a peu de différence. On parle le même dialecte, on mange les même plats, taboulet, houmos, babaganoug... et nos familles sont mixtes mais c'est la violence qui dresse les frontières entre ces deux peuples frères. Seul l'amour peu abolir les frontières. Alors Bachar auras-tu le courage d'un Walid Joumblatt ? Seras-tu le nouveau David du Proche-Orient?